Repenser son rapport à l'alcool

À l'approche des fêtes de fin d'année, le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale organise une campagne d'information pour sensibiliser la population aux risques liés à la consommation d'alcool. Cette année, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) demande instamment à l'Europe de repenser la place de l'alcool dans la société et invite les européens à réfléchir à leur relation personnelle et sociétale avec l'alcool. D'après l'OMS, dans la région européenne, 1 décès sur 11 est lié à l'alcool et moins de 50% de la population sait qu'il peut provoquer un cancer.

C'est autour de cette thématique que le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale a défini les messages clés de sa campagne 2024: reconsidérer le rôle de l'alcool dans la vie quotidienne, les célébrations et les traditions. L'objectif est de sensibiliser la population aux risques pour la santé et aux dangers cachés associés à la consommation d'alcool, tout en encourageant des choix plus sains.

L'impact de l'alcool

L'alcool, en tant qu'agent pathogène majeur, n'est pas sans risque pour la santé des individus. Il a également un impact sur la société dans son ensemble car il peut entraîner une instabilité émotionnelle. Sa consommation s'accompagne de risques accrus de blessures, violences, accidents ou dépressions et peut avoir des conséquences sociales: actes de violence envers autrui, traumatismes ou problèmes de santé mentale. L'alcool est à l'origine de 60 affections médicales dont certains cancers: de la bouche, du pharynx, du larynx, de l'œsophage, du foie, du sein ou du cancer colorectal.

Son usage est par ailleurs corrélé à une diminution de l'efficacité économique et à l'émergence de désordres urbains et sociaux: absentéisme, baisse de la productivité de la performance et augmentation de la criminalité.

L'alcool en chiffres au Luxembourg

Selon Eurostat, en 2019, le Luxembourg est en 3e position parmi les pays qui ont un taux de consommation excessive d'alcool en Europe. 34,3 % des habitants indiquent boire excessivement au moins une fois par mois.

Par ailleurs, l'étude European Health Interview Survey[1] (EHIS) de 2019 publiée par la Direction de la santé et le Luxembourg Institute of Health (LIH), indique qu'au Luxembourg il y a environ 43 % de la population de plus de 15 ans qui consomme de manière hebdomadaire de l'alcool et presque 9 % qui en consomme au quotidien. Enfin, selon l'étude Health Behaviour in School-Aged Children[2] (HBSC) de 2022, presque la moitié des jeunes âgés entre 11 et 18 ans (42,7 %) ont déjà consommé de l'alcool au cours de leur existence.

Selon le rapport sur la santé dans l'Union européenne publié en 2023 par l'OECD, 7 % (ou en nombre 280) de l'ensemble des décès est attribuable à l'alcool au Luxembourg en 2019, ce qui correspond à une personne qui meurt toutes les 30 heures environ.

"Zéro alcool. 100% toi-même!"

Cette campagne de sensibilisation a comme objectif principal de "dénormaliser" la consommation d'alcool. C'est choisir de ne pas boire qui devrait être la norme. Le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale sensibilise la population à l'importance de se questionner sur son rapport à l'alcool et sur la place qui lui est accordé dans le contexte social.

Le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale sensibilise la population à l'importance de ne pas céder à la pression sociale voire à une dynamique de groupe et de respecter les consommateurs qui souhaitent s'abstenir.

Communiqué par le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale

[1] European Health Interview Survey (EHIS) - Consommation de tabac et d'alcool - 3ème vague - 2019 - Portail Santé - Luxembourg (public.lu)

[2] https://orbilu.uni.lu/bitstream/10993/61120/1/HBSC_2022_Rapport%20Comportaments%20a%20risk.pdf